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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/90

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vide, que tu peux surgir (je suis raisonnable), mais sur mes pas, par derrière ; tu vas jeter tes bras en travers de mon cou ; et si je m’arrête, je ne tourne pas la tête, ivre.

* * *

Je rentre au matin, les sens rompus, l’âme hors du corps, si humilié, si abattu que je sens dans mon visage d’homme briller des yeux d’Ophélie.

* * *

Déjà, debout, les yeux collés aux folles vitres d’un rapide, tu as observé les brillants fils télégraphiques. Un cœur calme (le chef de train) ne s’aperçoit de rien, mais Toi ! Tu les as vus haleter, s’éparpiller, transir, bondir comme un archet sur la chanterelle de l’horizon. Ils meurent, tournoient, ressuscitent, touchent le sol, le ciel, battent l’air. Ils fléchissent,