Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nous offrons à Dieu nous les tenons de sa bonté, et nous avons foi dans la double résurrection de la chair et de l’esprit, que nous attendons du mérite de l’oblation. Car, de même que le pain qui sert au sacrifice est un fruit de la terre, lequel par la toute-puissance de Dieu, il cesse d’être un pain ordinaire et devient l’Eucharistie, ayant en elle deux substances, la substance spirituelle et la substance matérielle, ainsi nos corps, en recevant l’Eucharistie, participent de la nature céleste, deviennent impérissables, et sont marqués du sceau de la résurrection.

Notre oblation est donc envers Dieu, qui n’a cependant nul besoin de nous, un moyen d’expression de notre reconnaissance et un moyen de sanctification ; car, si Dieu n’a nul besoin de nos hommages, c’est un besoin pour nous de les lui offrir, de même que nous avons besoin de faire l’aumône. Salomon a dit : « Celui qui donne aux pauvres prête au Seigneur, et le Seigneur lui rendra son bienfait. » Dieu, qui n’a besoin de rien, reçoit nos bonnes œuvres, afin d’avoir un motif de nous en récompenser ; et le Seigneur nous dit : « Venez, les bénis de mon Père, possédez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde ; car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez revêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus à moi. » Dieu veut donc, sans qu’il en ait nul besoin, que nous fassions de bonnes œuvres, afin que nous ne soyons pas sans droit à ses récompenses. Dans l’ancienne loi, le peuple hébreu eut à observer le précepte qui ordonnait des offrandes, afin qu’il s’accoutumât à la soumission à Dieu ; c’est ainsi qu’il exige de nous que nos prières et nos oblations montent sans cesse vers son autel, cet autel qui est dans les cieux (c’est là que doivent monter nos prières et nos offrandes) où est aussi le temple dont parle saint Jean dans l’Apocalypse, quand il dit : « Et le temple de Dieu fut ouvert dans le ciel ; » et là aussi est le tabernacle, car il ajoute : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et il y demeurera avec eux. »