vité[1], ce n’était pas tant la démission du brillant général que les raisons qu’il en donnait. Il déchirait l’acquittement d’Esterhazy, en souffletait Gonse et Boisdeffre.
Pellieux, mandé chez le gouverneur de Paris[2], s’y rendit, mais pour donner un nouveau cours à sa colère[3] : il ne se pardonnait pas d’avoir produit une pièce fausse au procès de Zola : « Mes enfants, dit-il, pourraient me reprocher de n’avoir pas assez défendu l’honneur de leur nom. » Zurlinden essaya « de le calmer », lui demanda de préciser ses griefs. Pellieux s’y refusa[4]. Puis, quand le Gouverneur lui signifia » qu’il garderait sa lettre deux ou trois jours », afin de « lui donner le temps de réfléchir »[5], il s’inclina, déjà décidé à reprendre son épée[6], mais non moins résolu à désavouer publiquement les chefs qui lui avaient menti. Le jour même, il dicta le récit circonstancié de l’incident à un journaliste royaliste, avec les phrases les plus virulentes de sa lettre[7] ; pour la Revision, il avait dit autrefois aux
- ↑ « Le général Borius est venu me trouver dans mon cabinet aux Invalides pour m’apporter cette lettre du général de Pellieux et appeler mon attention sur sa gravité. » (Lettre de Zurlinden à Cavaignac.)
- ↑ 1er septembre 1898.
- ↑ « Il était très surexcité, très énervé… Il avait cédé ce jour-là à un premier mouvement de colère et de révolte bien compréhensible. » (Lettre, de Zurlinden à Cavaignac.)
- ↑ « Mais je ne pus rien en obtenir. » (Même lettre.)
- ↑ Même lettre.
- ↑ « Le gouverneur répondit en priant le général de Pellieux, de revenir sur sa décision… Le général a retiré sa demande. » (Article de Maizières, dans le Gaulois du lendemain 2 septembre 1898.)
- ↑ « Dupe de gens sans honneur… » Dès la veille, la Libre Parole avait annoncé la démission de Pellieux. La question de savoir si Zurlinden communiqua ou non à Cavaignac la lettre de Pellieux devient dès lors secondaire. Après la publication du Gaulois, Cavaignac avait le devoir de s’informer auprès de Zurlinden, Brisson auprès de Cavaignac.