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(Août 1822.)

d’un pareil chef devait être une pépinière de grands capitaines : tous furent d’habiles généraux, tous avaient sa vaillance, mais aucun son génie. Alexandre voulait devenir Persan en Asie ; ils y restèrent Grecs : ces deux mots expliquent leur histoire. Alexandre aurait fondé un empire durable ; ils n’y eurent qu’une domination précaire, mal défendue par des mercenaires étrangers et abhorrée des indigènes : aussi les Arsacides n’eurent-ils pas grand’peine à leur arracher le sceptre de l’Asie.

Nous ne déroulerons pas ici le long récit des faits historiques qui concernent cette dynastie, et que nous avons soumis au jugement de l’Académie. La monarchie arsacide était le centre d’un vaste système politique, en rapport avec les Romains du côté de l’occident, tandis qu’à l’orient il était en contact avec l’empire chinois. Ainsi, d’un côté on voit les Parthes chercher des ennemis aux Romains jusqu’aux rives du Danube, et de l’autre on voit les monarques chinois intervenir comme médiateurs dans les sanglans démêlés des princes arsacides. Cette puissante monarchie féodale se composait de quatre royaumes principaux, possédés par une même famille : la branche aînée avait la Perse, et son chef, décoré du titre de roi des rois, avait la haute souveraineté sur tous les princes de son sang. Les rois d’Arménie tenaient le second rang ; venaient ensuite ceux de la Bactriane, chefs de toutes les tribus alanes et gothiques répandues sur les bords de l’Indus, ou dans les régions inconnues qui se prolongent au nord de l’Inde et à l’orient de la Perse. Au dernier rang était le roi