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l’intelligence dans l’écriture.

d’expliquer graphologiquement la supériorité de X sur Z ?

Trop docile à mon désir, et ignorant mes habitudes de tendre des pièges, le graphologue en question n’a pas hésité, les quatre fois, à changer son fusil d’épaule, et il a recommencé son travail graphologique en adoptant une conclusion inverse de la première.

Je citerai un seul exemple.

Ce graphologue avait eu à comparer l’écriture d’un auteur dramatique connu, M. André de Lorde, avec celle d’un petit magistrat de province, personnage d’intelligence absolument moyenne. (Voir les deux écritures, fig. 36, fig. 20). À son premier examen, il vit juste :

Le no 35 (le petit magistral) est d’originalité normale. Peu de goût, peu de simplicité. Intelligence.

Le no 35 bis (M. André de Lorde) a une originalité développée, et possède des qualités mélioratives (la précision et la condensation). Les qualités essentielles sont bien marquées. Classe du talent. Pour le moins.

Cette solution est absolument exacte. Mais impressionné par ma suggestion, d’après laquelle je lui affirme que le 35 (le petit magistrat) est supérieur au 35 bis, mon graphologue consent, sur ma demande expresse, à justifier graphologiquement ce nouveau choix.

Pourquoi le no 35 est-il supérieur au 35 bis?

À première vue, le no 35 bis (de Lorde) paraît supérieur.

C’est que le 35 est très âgé (exact) ; sa main tremble et son écriture paraît lourde et sans grâce.

Le no 35 bis a au contraire une écriture élégante, et qui paraît d’une grande clarté. Elle renferme aussi plus de signes d’originalité. Elle éveille enfin une idée de précision par sa clarté jointe à des signes diacritiques.

Les qualités essentielles se balancent dans les deux écritures. Cependant le no 35 a des d à volute qui manquent un peu de simplicité.

On arrive cependant à conclure en faveur de ce dernier par un examen très approfondi du no 35 bis.

Beaucoup de mots sont mangés par la plume ; il écrit rendz pour rendez, poir au lieu de pour, vois au lieu de vous, voulz pour voulez, etc. La précision et la clarté subissent donc ici une grave atteinte. Et comme il reste une apparence de précision, il faut conclure à la minutie, qui est un vice péjoratif. Enfin plusieurs t ne sont pas barrés, ce qui indique la faiblesse de volonté.

Au point de vue des facultés plastiques, le no 35 est bien équilibré. Beaucoup de mots sont sectionnés, ce qui donne l’assimilation, le no 35 bis offre au contraire dans son écriture un excès de liaisons, qui aboutit au sophisme. La graphologie permet donc de conclure en faveur du no 35.