Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/65

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Étaient blanches, égales, et son rire
Rare et bref lui montait aux yeux
En une clarté triste et soudaine,
Silencieux…
Il marchait d’un pas sec, brusque et dansant
Comme quelqu’un qui porte en soi-même
Quelque joie éclatante et pourtant taciturne,
Car s’il souriait rarement il parlait peu
Et toujours en caressant sa barbe brune
À poils d’argent.

Aux jours d’automne
Où les satyres fêtent le vin
Et boivent à l’outre en chantant le fruit divin,
Où gronde et tonne
Le tambourin ;
Aux jours d’automne,
Où ils dansent d’un pied sur l’autre
Autour du pressoir rouge et de l’amphore haute,
Le pampre aux cornes,
La torche aux mains ;
Aux jours d’automne,
Où ils sont ivres,
On voyait Marsyas en leur troupe les suivre