Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/113

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excès, mais je vous jure qu’elle songe sans déplaisir à ce qui lui est arrivé et, quand elle me tend mes bas et qu’elle me donne ma chemise, elle me regarde avec un petit air d’importance qui semble dire, que je n’ai pas eu l’honneur, moi, de passer par les mains d’un monsieur Le Varlon de Verrigny, homme de qualité et avocat au Grand-Conseil…

M. Herbou, le partisan, qui était, avec M. de Bréot, assis dans la ruelle de madame la marquise de Preignelay, partit d’un grand éclat de rire où se mêla doucement celui de M. de Bréot.

– N’avez-vous point honte, messieurs, – repartit madame de Preignelay, – de vous laisser aller ainsi à un rire que je dois traiter d’immodéré, car il vient, j’en suis certaine, autant que de l’amusement où vous êtes par l’arrogance naïve de cette fillette, d’un sentiment de moquerie envers ce pauvre M. Le Varlon de Verrigny. Pourtant, messieurs, si vous voulez bien considérer l’origine de votre gaîté, je ne doute pas que vous n’en rougissiez. Elle a pour principe une image qui n’a rien de beau ni de relevé. Vous êtes là à rire de quelque chose dont la pensée même devrait vous offenser, et il suffirait tout bonnement, pour qu’il en soit