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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/119

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champêtres et rustiques, aux Naïades et aux Nymphes qui habitent les ruisseaux et les fontaines ? N’est-ce pas, monsieur de Bréot ?

M. de Bréot rougit furtivement sans répondre. Il se demandait si M. Herbou parlait ainsi par hasard et par rencontre ou si ses paroles contenaient quelque allusion à cette Nymphe des Fontaines qui, au jour du Verduron, lui était apparue si belle sous les traits de madame de Blionne. Certes, M. de Bréot n’avait confié rien à personne du sentiment qu’il éprouvait, mais il n’avait pu s’empêcher de questionner les uns et les autres au sujet de madame de Blionne ; il s’était enquis discrètement de son caractère et de ses façons. Peut-être n’avait-il pas assez bien dissimulé l’admiration qu’il ressentait pour tant de grâce et de beauté ? Mais M. Herbou, sans prendre garde à la rougeur et à la rêverie de M. de Bréot, s’adressait maintenant à madame de Preignelay.

– Pour ce qui est de moi, madame, il faut donc que vous renonciez pour de bon à me compter au nombre des impies, car j’accepte, pour ma part, les yeux fermés, toutes les vérités de notre religion. Je n’en réclame d’ailleurs aucun mérite. J’ai à croire en Dieu un intérêt trop certain et trop