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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/120

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particulier. Je voudrais bien voir qu’il n’y eût pas une autre vie et je dirais son fait à qui tenterait de me prouver le contraire !

Et M. Herbou fit un signe de menace à l’imprudent, de sa main qu’il avait belle.

– Oui, madame, – continua-t-il fermement et en regardant M. de Bréot, de ses yeux où brillait une flamme malicieuse, – oui, madame, il en est ainsi, et avouez que je serais bien sot de souhaiter qu’il en fût autrement.

M. Herbou se tut encore un peu et reprit d’un air fort convaincu.

– Vous comprendrez aisément mes raisons si vous voulez bien me faire l’honneur de les suivre. Je ne suis pas né, madame, comme vous le voyez, vêtu de bons habits et en état de faire figure, et je ne suis parvenu au point où je suis que par un effort constant et par des soins continuels. Mais encore, où que j’en sois, j’entends bien ne m’en pas tenir là. Est-ce donc tout, madame la marquise, que d’être riche, malgré que beaucoup se contentassent de ce qui me semble le moins où un homme comme moi puisse prétendre ? Non, non ! j’ai certaines petites ambitions que je tiens fort à réaliser, mais, si habilement que je m’y prenne, il n’est pas