Aller au contenu

Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

même tout bas qu’il n’y serait point arrivé, sans de quoi, vingt fois, être pendu, d’où il se serait sauvé si adroitement et avec tant de bonheur que, de la potence, il ne semblait bien n’avoir gardé que la corde qui, comme on le sait, porte chance. Aussi M. Herbou, en ses bons jours, ne trouvait-il point assez de railleries pour M. le Maréchal de Serpières et les chariots de butin qu’il ramenait avec lui de ses campagnes. Il disait que, pour quelque cent mille écus, il ne valait pas la peine de prendre ouvertement ces airs de pillard et de fripon. Et il ajoutait avec mépris que si lui avait voulu amasser avec si peu de précaution et de délicatesse, il serait plus riche que le Roi.

Pendant que M. de Bréot le regardait au visage, M. Herbou se mit à rire de l’air irrité de madame de Preignelay.

– Tenez, monsieur de Bréot, si vous aimez à lire aux figures, considérez plutôt celle de madame la marquise et vous y verrez qu’elle me juge bien imprudent et bien présomptueux. Ma confiance en Dieu lui paraît aventureuse et elle me pense plus loin du paradis que ce bon monsieur Le Varlon de Verrigny dont elle admire la pénitence en se disant sans doute que je la devrais bien imiter, car elle suppose