Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/125

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que, moi qui vous parle, j’en ai fait bien d’autres que notre paillard ! Il est vrai, en effet, qu’au sujet des femmes, pour en rester à celui-là, j’ai bien à ma charge quelques peccadilles dont je ne suis pas trop fier, mais qu’il ne faudrait tout de même pas confondre avec celle qui a conduit le digne monsieur Le Varlon de Verrigny où il est et où il n’y a peut-être pas lieu que je sois.

Madame de Preignelay fit mine de ne pas vouloir entendre ce qui allait suivre.

– Monsieur Le Varlon de Verrigny, – reprit doucement M. Herbou, – a eu tort de satisfaire sur cette petite un désir assez vulgaire et assez grossier et qui ne lui venait que d’une certaine chaleur de corps où les hommes sont enclins. Pour ressentir en soi de pareils mouvements, cela ne nous en dégoûte pas moins quand on en voit chez les autres l’effet brutal et tout cru. Mais supposons qu’à la place de cette sorte de transport cynique monsieur Le Varlon de Verrigny ait ressenti pour cette Annette Courboin, ce que nous appelons de l’amour. En ce cas, rien ne nous paraîtrait si naturel qu’il ait cherché par la force ou par la ruse à en venir à ses fins, car l’amour a ses privilèges et porte en lui l’excuse de ses stratagèmes, par sa particularité de nous rendre