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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/175

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sécha la sueur de mon front. Maître Pucelard n’était plus là. J’étais seul. Je prêtai l’oreille : aucun bruit. Le corridor était sombre. Je pris pour me guider un des flambeaux qui brûlaient encore et je retrouvai le chemin que nous avions suivi en venant. Au dehors, la nuit était obscure. De gros nuages noirs se bousculaient dans le ciel. Je parcourus de nouveau l’allée de buis et j’arrivai à la fontaine. Elle versait toujours l’eau de sa vasque dans son bassin. Je m’assis sur la pierre et je me mis à pleurer. Puis je sortis du jardin et je rentrai chez moi. Je fus fort malade d’une grande fièvre. Quand je me relevai, on m’apprit que maître Pucelard avait quitté la ville ; Seguin aussi, de même que Van Culp. J’avais ma flûte en aversion : je me remis comme jadis à vagabonder et à battre le pavé. Mes parents y virent un effet de mon mal et me crurent l’esprit un peu dérangé. J’étais devenu fort taciturne et je ne parlais à personne.

M. Herbou se tut assez longtemps. M. de Bréot respectait son silence et attendait qu’il convînt à M. Herbou de reprendre son récit.

– Monsieur le duc de Grigny, – continua M. Herbou, – manifesta un véritable chagrin de la mort