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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/176

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de sa femme, qui eut lieu environ quatre mois après les événements que je viens de vous raconter.

» Depuis lors, monsieur de Grigny n’avait point cessé de sortir comme à son ordinaire et de rentrer aux yeux de tous dans son carrosse ; mais madame la duchesse ne l’y accompagnait pas, ainsi qu’elle le faisait souvent, et restait enfermée chez elle. À ceux qui lui demandaient pourquoi on ne la voyait plus avec lui, il répondait fort simplement que les médecins lui recommandaient de demeurer en son appartement à cause d’un froid qui lui avait si bien enroué la voix qu’elle n’était pas capable de se faire entendre de qui que ce fût.

» Le père et la mère de madame la duchesse, s’étant présentés à l’hôtel de Grigny, ne purent eux-mêmes être admis auprès de leur fille ; mais, le lendemain, ils reçurent une lettre d’elle, qui leur confirmait son indisposition et où elle leur annonçait qu’elle profitait de cette solitude pour s’occuper un peu des affaires de son âme. Ces bonnes gens furent rassurés et, sans examiner de trop près l’écriture, qui eût pu leur paraître un peu différente de celle de madame de Grigny, ils se félicitèrent de cette indisposition de leur fille, car ce qui se répétait à son sujet dans les derniers temps leur