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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/178

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et ceux qui avaient eu à souffrir de ses boutades lui savaient gré de les leur épargner et soupçonnaient à sa femme quelque part à cette réforme, dont il y avait lieu par conséquent de lui être reconnaissant. Aussi en vint-on à penser qu’on avait bien un peu vite prêté crédit à ce que quelques mauvaises langues colportaient sur madame de Grigny et qu’il fallait en rabattre de leurs propos. Rien n’est plus incertain que le jugement public en matière de réputations, ce qui fait que celle de madame de Grigny, un instant décriée, remonta en assez peu de temps à un point où elle ne laissait rien à désirer, et ce fut juste au milieu de ce retour de faveur qu’on apprit soudain que madame la duchesse avait été trouvée morte dans son lit et que les médecins, appelés en hâte, n’avaient pu que constater qu’elle avait cessé de vivre, sans savoir à quoi attribuer un accident si déplorable et si imprévu. Le regret de cette mort fut universel et personne ne douta que monsieur le duc de Grigny n’en dût être inconsolable.

» Le corps de madame la duchesse, lorsqu’on l’embauma, parut en parfait état. La seule singularité qu’on y découvrit fut celle de quelques cicatrices encore mal fermées. Monsieur le duc, au