Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/179

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milieu de ses larmes, avoua que ces traces provenaient de l’usage de la discipline dont madame de Grigny se servait par pénitence. Les gens qui surent ce détail virent dans cette ardeur de madame la duchesse à se châtier elle-même le signe qu’elle avait reçu sans doute quelque avertissement de sa mort prochaine et que c’était là la raison d’une retraite si soudaine et si entière. Monsieur le duc fut de cet avis. Il ajouta qu’il engageait souvent sa femme à modérer ces duretés envers elle-même, mais qu’elle ne voulait rien entendre là-dessus, tant elle était exaltée de religion, et il en donnait pour exemple le bizarre testament qu’on avait retrouvé d’elle dans ses papiers. Elle ordonnait que son corps fût mené à cette terre où elle était née et que ses parents possédaient dans leur province. Elle prescrivait qu’on l’y conduisît sans aucune pompe ni aucun cortège et sans autre accompagnement que celui de sept pauvres, choisis parmi ceux de la paroisse et qui devaient suivre sa dépouille pour bien attester que ce n’était point là celle d’une grande dame selon le siècle, mais celle d’une humble pécheresse devant Dieu.


M. Herbou soupira :