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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/181

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conformer entièrement au désir qu’elle avait manifesté. On crut tout d’abord que le chagrin troublait un peu la tête de cet excellent mari et que ce n’était qu’une de ces bizarreries d’un premier moment de douleur auxquelles la réflexion empêche de donner suite ; mais il fallut en revenir et on fut vite assuré que monsieur le duc était dans l’intention d’exécuter ce qu’il annonçait. En vain le père et la mère de madame de Grigny voulurent-ils s’opposer à ce que méditait leur gendre. Ils lui représentèrent l’indécence d’un pareil procédé et de cette dépouille chérie courant les routes dans une si misérable compagnie ; comme ils s’obstinaient à le convaincre, il finit par leur fermer la bouche en commandant qu’on lui cherchât sur-le-champ sept mendiants parmi ceux de la paroisse et qu’on les avertît de se tenir prêts à ce qu’on attendait d’eux ; après quoi, il tourna le dos à monsieur et madame de Barandin.

» Ces bonnes gens trouvaient que ce n’était guère la peine d’avoir eu une fille duchesse pour qu’elle s’en allât reposer dans un coin de province et qu’elle fît ce chemin dans un appareil qu’elle avait peut-être choisi, mais qui les offensait, eux, cruellement en leur vanité, – car la leur en effet