Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/200

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attirés par les cris et la lumière, accoururent à notre secours. En apprenant que ce cercueil était celui de mademoiselle de Barandin, ils furent fort attristés. Madame la duchesse, en souvenir du temps qu’elle avait passé en ces lieux, y répandait d’abondantes aumônes. Ces honnêtes villageois nous assurèrent qu’on n’obtiendrait rien du gardien du château et que parlementer avec lui de nouveau serait s’exposer à la mousquetade. D’autre part, ils nous dirent que le curé était absent jusqu’au lendemain ; il avait avec lui la clef de l’église. Il ne restait donc que les communs où l’on pût trouver un gîte. Ils offrirent d’y porter du fourrage pour les chevaux et de la paille pour nous. Le matin, le curé, de retour, ferait l’enterrement, pour lequel monsieur le duc de Grigny ne s’était pas soucié de prendre aucune mesure, de même que monsieur et madame de Barandin ne s’étaient pas inquiétés que le cercueil de leur fille fût reçu convenablement au château. Au fond, ils ne lui pardonnaient pas, je pense, la folie de ce testament, dont s’était autorisée celle de monsieur le duc, et ce caprice d’humilité de s’en aller pourrir dans un trou de province, accompagnée d’une carrossée de Péchés en costume de carnaval.