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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/212

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M. de Bréot allait prendre congé de lui, un valet se présenta pour avertir M. Herbou que M. le prince de Thuines demandait à le voir.

– Voilà qui est fort bien, – dit M. Herbou à M. de Bréot, quand il eut commandé au laquais d’aller chercher M. le prince de Thuines, qui attendait dans son carrosse, – et qui vient à point pour nous tirer des pensées où nous sommes, vous de celles qu’a pu vous susciter mon récit, et moi de celles qu’il m’a rendues. D’autant mieux que ce que nous dira monsieur de Thuines pourra, j’en suis sûr, s’ajouter justement à ce que je vous ai dit. Si je vous ai enseigné un moyen de vous soustraire aux dangers de l’amour, je gage que monsieur de Thuines vous en apportera un autre et qu’entre les deux vous ferez un choix pour vous guérir d’une certaine mélancolie, que je vois dans vos yeux et qui ne présage rien de bon.

L’entrée de M. le prince de Thuines fut fort belle. M. de Bréot admirait enfin de près ce gentilhomme qu’il n’avait vu encore que de loin. Aussi M. de Bréot le considérait-il avec attention. On ne pouvait rien voir de mieux fait et de plus impertinent que M. le prince de Thuines. Naturellement la conversation de M. Herbou et de M. de Thuines