Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/237

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accourus pour jouir d’une vue aussi magnifique et aussi singulière que celle qu’il leur offrait en sa personne.

Il fut pourtant bien forcé de reconnaître que son passage ne produisait point les effets qu’il lui eût aisément imaginés. Le chemin restait désert. À mesure que le carrosse avançait, la lune déclinait et sa lueur diminuait de clarté. Les ténèbres qu’elle cessait d’éclairer semblaient se reformer, mais peu à peu, elles ne reprenaient pas toute leur ombre. Elles devenaient moins épaisses et déjà comme transparentes, et M. Le Varlon de Verrigny distinguait la forme des arbres et l’aspect des lieux. Ils étaient endormis et solitaires. Un petit village que le carrosse traversait montrait ses volets fermés et ses portes closes, et personne ne vint au seuil, pour voir, au bon pas de ses chevaux, M. Le Varlon de Verrigny s’en aller vers Dieu ; si bien que M. Le Varlon de Verrigny, qui avait mis la tête à la portière, se renfonça avec quelque humeur dans les coussins et se reprit à ajuster les périodes de son discours et à en achever l’éloquente perfection.

Cependant le petit jour commençait à poindre et l’on approchait de Port-Royal. M. Le Varlon avait hâte d’arriver. Enfin, il aperçut les bâtiments du