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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/238

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monastère dans son vallon de solitude. Des coqs chantaient. Une cloche tintait doucement. Un chien aboya le carrosse arrêté, et M. Le Varlon de Verrigny, descendu du marchepied, sonna délibérément à la porte. Une fois introduit, il demanda à être mené au parloir et qu’on fît venir au guichet la Mère Julie-Angélique.


M. Le Varlon de Verrigny, demeuré seul, regarda avec assurance autour de lui. Il connaissait bien ce pieux endroit, et, d’ordinaire, il n’y pénétrait point sans quelque terreur. Ces murs nus lui semblaient d’habitude redoutables et cette grille lui paraissait dangereuse. Que de fois n’y avait-il pas subi les semonces de la Mère Julie-Angélique et vu son visage jaune y jaunir encore davantage de colère et de dégoût ! Que de fois la Mère Julie-Angélique ne l’avait-elle pas averti à cette même place qu’il courait à l’abîme, et que celui où il tomberait était plein de boue et de feu. Alors il courbait le dos, mais, aujourd’hui ! Aussi arpentait-il le parloir et en frappait-il le pavage du talon, en même temps qu’il en essayait l’écho à petite voix pour être certain que sa harangue y retentirait avec avantage jusqu’aux oreilles de la Mère Julie-Angélique.