Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/239

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La Mère n’en croirait pas son ouïe d’une nouvelle si inattendue et si heureuse dont le miracle, même en en rapportant à Dieu tout l’honneur, ne manquerait pas de valoir quelque considération à celui qui se montrait le sujet d’une grâce si marquée et si imprévue.

Comme les grands orateurs, modèles constants, M. Le Varlon de Verrigny, allait droit au fait, aussi la Mère Julie-Angélique, dès qu’elle eut paru à la grille, sut-elle de suite de quoi il s’agissait. M. Le Varlon de Verrigny entamait les considérations qui s’y rapportaient, quand il s’entendit interrompre le plus sèchement du monde et dire que le lieu où il voulait entrer n’était point une étable de boucs, mais un bercail de brebis et qu’on ne s’y présentait pas ainsi tout souillé encore de l’ordure du péché, mais épuré déjà par la pénitence ; que c’était une réunion de pieuses gens, assemblés là pour vivre en Dieu, et non un ramassis de pécheurs et qu’il fallait s’assurer d’abord que ces messieurs consentissent à recevoir pour l’un des leurs quelqu’un d’une sorte à leur causer quelque dégoût et qui n’avait pour garanties de son propos aucune de ces œuvres qui en prouvent la sincérité. La Mère Julie-Angélique