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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/248

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confié le soin, aux premiers temps de votre séjour ici, de vous aider de mes conseils. D’ailleurs, je dois vous dire que je ne suis pas seul en cette charge et que monsieur Ravaut vous aidera mieux que moi de ses lumières. Et tenez, le voici justement qui vient se présenter à vous et vous donner le bonjour.

La porte ouverte laissait passer en effet un petit homme noir, sec et minable, avec une calotte ronde sur la tête et qui parlait bas. Il salua M. Le Varlon de Verrigny, qui s’inclina également devant lui et dut prêter l’oreille à ses paroles, tant M. Ravaut s’exprimait d’une voix faible et menue.

– Puisque vous voici des nôtres, monsieur, disposez de nous à votre gré. Dieu est ici pour tous, et nous serons heureux si nous pouvons vous être utiles à entrer avec lui en cet entretien de tous les instants qui est le charme et la récompense de notre solitude. Le temps vous y semblera court si vous le savez employer comme il sied. Monsieur de La Bégissière a dû vous recommander le travail du corps, mais j’ajouterai qu’il ne va pas sans celui de l’esprit. Il les faut alterner, et monsieur de La Bégissière vous en donnera l’exemple tout le premier, car s’il s’entend à manier la bêche, il n’en excelle pas moins à tenir la plume et il compose