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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/25

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Sylvains masqués et cornus qui dansaient autour d’elle au son des violons et des hautbois.

M. de Bréot en était donc à suivre une dernière fois du regard madame de Blionne qui se retirait maintenant dans un cortège de bergers, emmenant les Sylvains enchaînés, quand un gros soupir, poussé tout haut à côté de lui, lui fit détourner la tête. Celui qui soupirait ainsi était un homme de bonne taille, à la face sanguine sous une forte perruque noire. Il avait les sourcils épais, la bouche large et grasse et le menton rond. Toute sa personne était pesante et ramassée. Ses yeux rencontrèrent ceux de M. de Bréot. Un même désir animait les deux hommes, qui, chez celui-là, se montrait par une sorte de moue goulue, le feu des joues et le tremblement du menton, si cru, que M. de Bréot en conçut un mouvement d’humeur, surtout quand le personnage le coudoya assez rudement pour quitter sa place, ce que chacun faisait en ce moment et que fit aussi M. de Bréot, en même temps que ce voisin dont il avait surpris la pensée, mais dont il ne connaissait pas le nom.

Il eût pourtant pu en mettre un sur beaucoup des visages qui composaient l’assemblée que madame la marquise de Preignelay avait réunie en son château