Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/253

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maison que troublait seul le ronflement rustique et guerrier du bon M. de La Bégissière où se mêlait parfois la petite toux brusque et réprimée de l’excellent M. Ravaut.


Il est probable, comme le disait à M. de Bréot, le soir de l’affaire de la petite Courboin, M. Le Varlon de Verrigny que celui-ci s’était entièrement vidé en elle de son péché, car il se sentait dans un état de tranquillité singulier et rien ne le vint troubler au milieu des occupations où se passèrent les premiers temps de son repos à Port-Royal. Il travaillait, priait et dormait avec une régularité parfaite. Il n’avait eu besoin de réveiller ni M. Ravaut, ni M. de La Bégissière. Il se levait le matin, l’esprit dispos et le corps alerte. Ces messieurs pourtant ne lui avaient pas caché que ce répit pouvait fort bien être une ruse du démon et qu’il fallait se préparer tout de même à le bien recevoir, s’il s’avisait de tenter quelque chose, et qu’il importait de se munir à cet effet de tous les secours que donne la religion.

M. Le Varlon de Verrigny n’y manquait pas, mais il commençait à se rassurer et à se croire quitte pour de bon de cette fâcheuse disposition au péché dont il avait guéri si merveilleusement. Certes,