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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/27

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plus considérable de la compagnie. M. le prince de Thuines, fils cadet de M. le duc de Moncornet, était jeune et beau. Fort empressé auprès des femmes, il désirait qu’elles lui cédassent vite, pour les quitter plus promptement. Malgré sa réputation d’être dangereux en amour, il séduisait fort par son aimable figure et par son esprit, qu’il avait méchant et dont il se servait sans scrupule pour ajouter à ses infidélités quelques-uns de ces traits cruels qui en donnaient le motif, en l’attribuant à ces imperfections secrètes qui se découvrent dans la plus belle, quand on a cessé de croire qu’il n’en est pas qui le puisse être davantage. Madame de Preignelay excusait d’autant mieux ce défaut chez M. le prince de Thuines qu’elle n’était plus d’un âge à en risquer les inconvénients. Il ne lui restait que le plaisir d’entendre médire de celles que le leur exposait aux sarcasmes dont M. le prince de Thuines payait de retour leurs complaisances.

Outre M. le prince de Thuines et M. le Maréchal de Serpières, M. de Bréot eût pu nommer là, bon nombre de gentilshommes auxquels se mêlaient des gens de robe et de finance, comme M. le Président de Narlay, M. de Cadonville et le célèbre M. Herbou, le partisan, qui ne le cédait à pas un en bonne