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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/28

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grâce et politesse. Les femmes, non plus, ne manquaient point. Toutes n’avaient pas l’âge de madame du Preignelay, ni celui de madame de Cheverus, mère de madame de Blionne, et qui, dans son visage engraissé et satisfait, montrait encore les restes d’une beauté qui ne cherchait plus à plaire, mais qui gardait d’avoir plu cette sorte d’enjouement adouci qui pare, lorsqu’elles ont fini d’être jeunes, les femmes qui ont été aimées, quand elles l’étaient. Si mesdames de Preignelay et de Cheverus avaient renoncé à l’amour, mesdames de Galize, de Vaudre et plus d’une autre offraient de quoi l’inspirer, ainsi que madame de Circourt, qui ne craignait pas de partager celui que M. de Saint-Germond éprouvait pour elle. MM. de Frasin et des Rigaux affectaient pour les femmes un dédain, dont ils se parlaient bas en minaudant. M. de Bréot s’éloigna d’eux et revit son voisin de tout à l’heure. Le gros homme gesticulait au milieu d’un groupe. Le nom de madame de Blionne vint aux oreilles de M. de Bréot. Il se fût volontiers mêlé aux louanges qu’on faisait d’elle, mais celles qu’il eût aimé à lui donner n’étaient guère bonnes à être dites tout haut. Aussi, garda-t-il pour lui les découvertes qu’il avait faites à travers la robe d’argent de la belle Nymphe et comment elle lui avait paru, un