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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/299

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m’assurer que vous n’êtes pas un de ces galants que redoute par-dessus tout monsieur le comte et dont j’ai pour mission de préserver madame la comtesse, en pénétrant leurs vues et en déjouant leurs projets.

M. de Bréot se mit à rire bruyamment à ces dernières paroles de M. Hussonnois. Elles commençaient d’ailleurs à s’embarrasser dans sa gorge et à s’y mêler à des hoquets fréquents. La quantité de vin qu’il avait bu se montrait aussi à la rougeur de ses joues et au clignement de ses yeux, non moins qu’à l’épaisseur de sa langue. M. Hussonnois, après divers autres propos qui prouvaient que son esprit s’embrouillait un peu, en était revenu à M. de Blionne.

– Il n’a qu’un défaut véritable, monsieur, mais qui est grand, c’est cette affaire de vin dont je vous parlais tout à l’heure et sur laquelle il s’entête et ne veut rien entendre. Ah ! ah ! monsieur, que dirait-il s’il pouvait me voir dans l’état où je me sens ! Sa confiance ne manquerait pas d’en être fort ébranlée. Eh, eh, eh !… d’autant que c’est demain jour de chasse où il est absent toute la journée… Ouvre l’œil, Hussonnois, mon ami !… Bah, madame la comtesse sera contente. Quand monsieur le comte n’est pas là, elle en profite pour aller rêver seule