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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/300

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dans les jardins. Ma foi, monsieur, je la laisse et je me garde bien de l’importuner. Les femmes ont parfois dans la solitude d’étranges pensées… et ce diable d’Hussonnois n’est pas plus mal tourné qu’un autre ! Hussonnois, mon ami, ouvre l’œil ! Toutes les femmes, monsieur, toutes. Hi, hi, hi… Allons, jeune homme, à la santé de mad…

Si le verre de M. de Bréot, au lieu de voler en éclats à la tête de M. Hussonnois, se reposa sur la table, ce fut parce que le front de M. Hussonnois s’y abattit de lui-même lourdement parmi les bouteilles. M. Hussonnois était entièrement ivre. M. de Bréot et l’hôtelier tâchèrent en vain de le mettre debout, il retomba comme une masse et il le fallut porter dans son lit où M. de Bréot le laissa ronflant avec force, tandis que lui s’en allait coucher pour être sur pied le lendemain, à la première heure.


M. de Bréot commençait à remuer dans ses draps, quand il fut tiré des restes de son sommeil par un grand bruit de chiens et de fouets. Il courut, pieds nus, à la fenêtre. Elle donnait sur la grande rue de Corventon où l’aube blanchissait à peine le pavé. L’équipage de chasse de M. le comte de Blionne causait ce tapage matinal. Les chiens tiraient aux