Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/303

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est une suite de la fatigue endurée au service de son maître.

Si M. de Bréot eût écouté l’hôtelier lui vanter les vertus de M. Hussonnois, il fût demeuré jusqu’au soleil couchant un pied à l’étrier, mais il finit par se mettre en selle et par prendre congé de l’aubergiste. Son valet enfourcha également son bidet et les deux voyageurs disparurent au bout de la grande rue de Corventon, qui débouchait sur la campagne où ils prirent le trot jusqu’à un petit bois qu’on apercevait à une demi-lieue de là, au penchant d’une colline.

Lorsqu’ils y furent arrivés, M. de Bréot poussa dans le fourré. Parvenu à une petite clairière, il ordonna à son valet d’attacher les chevaux au tronc d’un arbre et de l’attendre là jusqu’au soir. Si, à la nuit, M. de Bréot ne reparaissait pas, le maraud avait l’ordre de ne pas s’inquiéter et d’aller où il voudrait, avec la charge de faire tenir une lettre à lui remise, à un cousin de M. de Bréot qu’on appelait M. de Bréot de la Roche, à qui elle était adressée. Cela fait, M. de Bréot prit dans son porte-manteau un assez gros paquet soigneusement enveloppé et, sans ajouter un mot, s’éloigna en écartant les branches devant lui.