Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/43

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que de la hardiesse et de la vigueur, quoique l’amant le plus raffiné en finisse toujours avec ce qu’il aime comme vous en avez usé, avec un peu de brusquerie, j’en conviens, dans l’événement que vous m’avez rapporté.

L’inconnu était fort attentif aux paroles de M. de Bréot, aussi le laissa-t-il continuer sans l’interrompre.

– Ce que je vois de plus à reprendre, monsieur, à votre affaire, – poursuivit M. de Bréot, – et le seul point que je n’y approuve point est celui de la violence que vous avez employée envers cette dame pour venir à bout de sa résistance. Certes, il ne saurait être que naturel que nous suivions notre désir, surtout quand il a quelque force, mais encore nous faut-il assurer qu’il ne contraigne pas autrui à ce qui n’est pas le sien. Il est certain que cette dame, dont vous m’avez parlé, ne venait point à cette grotte de coquillages dans l’idée qu’on lui fasse ce que vous lui avez fait. Elle s’y rendait pour accomplir un besoin respectable, et vous avez eu grand tort, à mon avis, de lui imposer le vôtre. Voilà, monsieur, quel est mon sentiment à ce sujet et, pardonnez-moi la liberté que je prends de vous en faire part.