Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/44

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Depuis un peu avant que M. de Bréot eût commencé à parler, le jour commençait à poindre. Le ciel blanchissait au-dessus des arbres. Il semblait à M. de Bréot que la figure de l’inconnu s’éclairait d’un petit sourire qui lui animait les yeux et lui égayait la bouche. Il défronça ses sourcils bruns, et ce fut presque en goguenardant qu’il répondit à M. de Bréot :

– Ce que vous dites, monsieur, ne manque certainement pas de sens. Les femmes montrent assez de complaisance à ce qu’on leur demande pour qu’il soit inutile de les y forcer. Il est vrai que cette facilité où elles sont sur ce dont il s’agit pourrait être une excuse à prendre les devants, car elles semblent vraiment faites à ce qu’on en fait, et cette madame du Tronquoy comme les autres, car c’est elle, monsieur, qui était ici tout à l’heure, et dont le mari dansait, si au naturel, un des quatre Sylvains à cornes de madame de Blionne !

Et le gros homme partit d’un éclat de rire qui lui élargit la bouche et se répandit dans tout son visage. Puis, soudain, il se rembrunit, et ce fut d’un ton fort piteux qu’il dit en baissant la voix.

– N’empêche, monsieur, que j’ai commis là