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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/47

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des vérités dont vous me semblez fort éloigné. Dieu vous a mis sur mon chemin pour que je vous ramène à lui. L’avantage en serait grand pour nous deux. Qui sait si, en retour d’une âme que je lui apporterai, du fond de l’impiété et du libertinage, il ne m’accordera pas cette grâce sans laquelle est vaine la lutte de l’homme contre le péché ? Ne m’enlevez pas cette occasion et dites-moi, monsieur, comment je dois vous appeler et de quel nom vos parents vous ont nommé à votre naissance, car, s’il y a beaucoup à faire avec vous, c’est plutôt aux fonts baptismaux qu’au confessionnal qu’il faut vous conduire.

– Je me nomme Armand, monsieur, et on m’appelle monsieur de Bréot.

– Eh bien ! monsieur de Bréot, moi je suis monsieur Le Varlon de Verrigny, avocat au Grand-Conseil et pauvre pécheur.

Et M. Le Varlon de Verrigny ouvrit une tabatière d’écaille, y puisa une pincée de poudre de tabac, la mit dans son large nez et frappa gaiement sur l’épaule de M. de Bréot, comme pour prendre possession de lui, avec l’air entendu de quelqu’un qui se chargeait de son affaire.

Ils avaient contourné le château et arrivaient