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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/68

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il arrive à ceux que la leur oblige à de glorieux devoirs. J’ajouterai que le hasard n’a pas pris soin de suppléer envers moi à l’indifférence de la fortune, ce qui est d’autant plus fâcheux que je ne suis guère de caractère à me donner beaucoup de mal pour faire naître un de ces événements propices aux grandes choses et qui se prête à nous y exercer.

» Tout a son temps, et il en vient un où l’on se résout à ce qu’on songeait le moins entreprendre. C’est ainsi que je me suis décidé à quitter ma province et à me rendre à Paris, et c’est en chemin de cette aventure que vous me voyez aujourd’hui. J’ai cédé au reproche que l’on adressait à mon oisiveté, et si j’ai consenti à en sortir, c’est qu’il m’est arrivé de croire qu’il valait mieux y revenir un jour que m’y tenir avec une opiniâtreté qui eût pu me paraître regrettable, quand il n’aurait plus été de saison d’y renoncer.

» Paris, monsieur, n’est-il pas le lieu de l’univers où la fortune prend le plus volontiers son homme au collet ? Il m’a semblé que je me devais à moi-même d’offrir au moins une fois le mien à sa fantaisie, en venant à l’endroit où ces rencontres inattendues se produisent le mieux. Après cet essai, il ne me restera plus, si la Déesse capricieuse ne