Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/90

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point empêché de la reconnaître à son port et à sa démarche.


En ces pensées, M. de Bréot se mit en chemin pour retourner chez lui, et en songeant qu’il avait promis à M. Le Varlon de Verrigny de lui envoyer, au plus tôt, M. Floreau de Bercaillé ; mais l’amusement qu’il ressentait, à l’idée des entretiens où M. Floreau de Bercaillé sortirait ses meilleurs arguments pour convaincre M. Le Varlon de Verrigny, ne parvenait pas à dissiper son amoureuse mélancolie, et, chez le luthier où il entra chercher des cordes pour son luth, il ne mit point à ce choix son soin ordinaire, et prit, sans y trop regarder, le boyau que lui présenta, avec un sourire et une révérence, la jolie Marguerite Géraud, la luthière de la Lyre d’argent.

M. de Bréot habitait dans une maison de la rue du Petit-Musc où il avait pris logis. La façade était étroite et haute et assez délabrée, mais l’usage, par derrière, d’un petit jardin faisait passer M. de Bréot sur l’inconvénient de divers voisinages dont le moins agréable était celui des gens qu’on appelait les Courboin et qui occupaient des chambres au-dessus de la sienne. Le sieur Courboin et sa