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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/105

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ALFRED JARRY


provoquées par l’incident : et ce nom est

Morin. Les frères Morin, tous deux officiers d’artillerie, sont catégoriques. Ils ont été les condisciples de Jarry au lycée de Rennes. Or, il y avait à ce lycée un professeur de physique, nommé Hébert, qui était, comme on dit, coulé à fond. Il se trouve par hasard que j’ai connu ce professeur Hébert. Très jeune moi-même à cette époque, je le rencontrais souvent au Havre, où il passait ses vacances en famille, ayant épousé une Havraise. C’était un gros homme, avec une grosse moustache, une vaste redingote noire, une rosette violette d’officier de l’Instruction publique, et un air de bonhomie un peu paterne. Il est vrai que je n’ai pas été de ses élèves, mais je suis surpris que ceux qu’il avait à Rennes aient découvert en lui tant d’énormités. Peut-être avait-il la prétention de les obliger à suivre le cours, au lieu de lire les feuilletons de Sarcey et de Lemaître, comme j’avais coutume de le faire pour ma part pendant la classe du lundi matin. Toujours est-il qu’abominablement « chahuté », M. Hébert devint en outre le héros de petites bouffonneries en vers et en prose, rédigées