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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/165

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brillants, seulement personne ne pleurait, parce que rien de la vie de tous les jours ne s’était interrompu. Le petit chat miaulait et jurait avec les gros qui ne lui parlaient pas. On pensait à peine.

… Cela se détachait par morceaux et l’on apercevrait, plus tard, les places blanches, les trous clairs, sur le mur sombre, laissés par la panoplie dans la bibliothèque, au milieu des livres, de tous les livres demeurés en tas, ceux qu’on avait lus, les tomes bien reliés de l’ancienne vie confortable.

À la petite maison, tout se remontrait si paisible que je me crus délivrée du cauchemar. Mes ratons dansaient dans leur cage comme si je leur apportais des noisettes, et les chats, hors du panier, faisaient des bonds en flairant les herbes folles. Le gardien, belliqueux, déclarait qu’on tiendrait, avec le fusil de chasse : puisqu’on décidait de mettre cinquante hommes de troupe en nos murs, il représenterait la cinquante et unième cartouche. Toutes les hirondelles poussaient des cris d’enthousiasme, ayant, depuis longtemps,