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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/187

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c’est encore bien plus drôle ! Non, tu ne peux pas te figurer… »

On s’embrasse, on rit, tout est, de nouveau, splendidement illuminé par la lumière d’un matin radieux. La petite raconte. Elle donne le détail, comme son père, avant d’exposer la situation. Elle paraît à la fois ravie et de très mauvaise humeur, parce que, sans doute, elle ne recevra pas de lettre ici. Ce qu’elle raconte est idéal. Son ton tranquille, un peu moqueur de jeune femme que rien ne peut plus émouvoir après le départ de son époux, fait un contraste étrange avec son aventure… le feuilleton continue : « Et puis voilà… il a été chercher un verre, une coupe de cristal taillé, dans laquelle personne n’avait encore bu, et me l’a offerte pleine d’eau fraîche, d’une eau si limpide… » Il faut être moi, elle, nous, les buveuses d’eau, pour comprendre le ravissement.

Cette aventure, quand j’y pense, me ferme les yeux comme si j’étais en présence d’un gouffre cependant tout recouvert de fleurs puérilement montées en couronnes… et j’ai