Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tant plus rapidement qu’on prétend l’enrayer, c’est-à-dire se gagnant au fur et à mesure que le peuple sur lequel ce mal s’abat n’en a pas peur. Pour gagner le choléra il suffit de le craindre. Pour gagner la guerre… il suffit d’être brave. La peste, la famine, l’inondation sont de vilains masques semant l’épouvante dès leur intrusion. La guerre, elle, se déclare à visage découvert. C’est une personne comme il faut. Elle rassemble de paisibles citoyens qui la discutent avec joie, et il est clair qu’elle n’indispose pas immédiatement ces citoyens.

Plus tard, s’ils ont la colique, ils le dissimulent de leur mieux ! Le peuple français voit certainement la guerre sous la forme d’une partie de campagne. Cette phrase : faire campagne a un attrait irrésistible. On apercevra du nouveau. On aura de l’appétit : l’air, ça vous creuse. Et de crier si fort, ça vous donne soif : on boira. On fait la guerre… qui vous refait.

Je n’ai pas manqué l’occasion de chercher du nouveau ni de le trouver. J’ai tenu mon