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Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/191

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sorcière en tirant une révérence que n’eût pas désavouée un maître à danser, je suis venue pour vous entretenir d’une affaire pas très convenable et qui me donne bien des soucis. Un Sale coup, rapport à cette racaille de braconnier que je loge chez moi. Dans le doute, ma petite princesse de mon cœur, on doit tâter le terrain, voyez-vous, et se soutenir entre femmes. La fortune, ce n’est pas une barrière et, quand on est tous des honnêtes gens, faut pas se tromper les uns les autres.

Ahuris, les trois hommes regardaient fixement le menton casse-noix qui rejoignait le nez en bec d’épervier à chaque syllabe, et ils commençaient à penser qu’ils allaient assister à la fin du monde, tout au moins de leur monde.

Voui, dit la tenancière du Bar du Four-à-Chaux, j’aime à ce qu’on respecte ma maison, madame la duchesse, et, jusqu’à ce temps-ci, on ne s’est jamais plaint de mon personnel. Nous sommes pas des richards, quoiqu’on gagne bien sa vie, mais on est en règle avec la Justice. Cette petite Ida ! Qui donc aurait pu croire Ça ? Elle ne l’aura peut-être pas volée, vous l’aurez sûrement perdue en courant du