Aller au contenu

Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

savais ce que je disais dans cette lettre… Je n’y voyais seulement pas pour l’écrire

Juliette vint préparer notre sac de voyage en balbutiant je ne sais quelles lamentations. Elle se retira pour m’aller chercher un petit portrait de Madge qui se trouvait dans le salon et que je n’avais pas osé décrocher moi-même. En partant, elle laissa la porte ouverte. Je me mis à aller et venir dans ma chambre, en essayant de reprendre un peu de tranquillité. Il me fallait au moins une nuit de repos et, pour cela, il me fallait revoir auparavant tout le monde avec les apparences d’un esprit parfaitement indifférent.

En revenant sur mes pas pour la dixième fois, j’eus un geste d’effroi et faillis pousser un cri en apercevant James, debout, dans l’encadrement de la porte. Son visage paraissait seul, au milieu des ténèbres qui l’entouraient en haut et en bas.

J’eus assez de force pour aller à lui et lui donner l’ordre de sortir, ordre que je formulai à voix basse, de crainte que quelqu’un n’entendit dans le corridor.

— Ellen, il faut que je vous parle ; il paraît