se mit à jouer avec la main de ma sœur. Madge redevenait radieuse.
— C’est Ellen, dit-elle, qui me rend le bonheur !
Je ne savais que penser.
On me fit remarquer que ma robe était grise de poussière et que je ferais bien de changer. Je me rendis dans ma chambre ; je trouvai sur mon lit une jolie toilette que Juliette était en train d’y disposer. C’était une attention de mon père, qui me disait souvent, chez le médecin de Londres :
— Tu es mise comme une petite ouvrière !
Je ne pouvais pas faire autrement que de mettre cette toilette. Juliette m’habilla, tout heureuse de rentrer dans ses fonctions ordinaires. La pauvre fille avait tant jeûné de chiffons dans Bury-Street ! Ma robe était en soie garnie de crêpe lisse, mais un peu trop garnie, à mon avis, pour un deuil.
Elle était accompagnée de bijoux de jais, d’un goût charmant. Juliette arrangea avec un soin tout particulier mes cheveux, qu’elle voulait faire paraître, disait-elle, sur ce noir.