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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/179

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— Les cheveux blonds de mistress vont si bien là-dessus !

Il fallait la laisser agir à sa guise. Du reste, je savais à quoi m’avaient servi mes dissimulations.

En sortant de ma chambre, je trouvai James en train d’allumer un second cigare. Il me regarda de la tête aux pieds.

— Très bien, dit-il, vous êtes parfaite, ma chère Ellen. Vous savez, ajouta-t-il quand Juliette se fut éloignée, que j’ai été un peu consulté pour votre costume. Ai-je bon goût ?

— Excellent ! répondis-je en le regardant en face, moi aussi.

Il s’approcha et redressa, du bout de l’index, une ruche du corsage qui s’était un peu froissée.

— Vous êtes plus belle que jamais, dit-il en opérant soigneusement ; votre pâleur mate, vos cheveux fins, vos grands yeux sombres ressortent beaucoup mieux qu’avec vos peignoirs ordinaires.

Il ajouta en souriant :

— Je suis sûr que ce que je vous dis vous fait de la peine.