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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/206

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— En effet, mistress, vous êtes encore plus séduisante avec le baby ; surtout pour moi, qui adore les enfants.

Le bon docteur entama un chapitre sur les favoris de son cœur et y glissa pas mal d’allusions à sa maison, si déserte et si triste sans une femme pour la diriger.

Je mis, à l’écouter, autant d’indulgence que j’en ressentais, c’est-à-dire que je n’en mis peut-être pas beaucoup. Puis, ennuyée, à la fin, des étranges satisfactions que le docteur trouvait à me faire rester debout près de la barrière verte, en face de l’usine, où était James, je me retirai pour aller, soi-disant, rendre Henry à sa nourrice.

L’enfant était devenu un peu souffrant depuis une semaine, il criait souvent la nuit et empêchait sa mère de dormir. Je l’avais pris chez moi, et j’avais mis son berceau à côté de mon alcôve. La nourrice couchait dans l’ancienne chambre de Madge ; la jolie petite chambre aux tentures de mousseline était bien défraîchie. Hélas ! depuis que Madge l’avait abandonnée, je ne la soignais plus.

Je vins m’asseoir près du berceau bleu, et