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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/244

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par les aboiements du chien, et suivant d’un œil curieux l’homme qui passait.

— C’est ton père, balbutiai-je en fondant en larmes.

— Père ! répéta l’enfant qui savait ce mot, car je le lui avais appris. Puis, il glissa sur le plancher, prit, sous une table, le timon d’une petite charrette, son jouet favori, et s’en alla dans l’antichambre.

Je montai chez moi pour me remettre un peu, L’émotion avait été plus étrange, peut-être, que douloureuse.

Juliette vint me rejoindre.

— Que faut-il faire, mistress, pour le recevoir ?

— Vous l’avez vu, Juliette ? Il faut attendre. Il ne restera pas ici, certainement. Prenez son fils et amenez-le lui tout de suite, allez à l’usine, il faut qu’il le garde à présent.

Juliette redescendit ; elle voulut emmener le petit Henry, il se sauva dans l’escalier, puis dans ma chambre. Pendant une heure, on employa tous les moyens pour l’attirer dehors ; il résista et menaça de se mettre en fureur. Alors, je l’emportai et me dirigeai vers l’usine,