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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/245

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J’allai, instinctivement, à la maisonnette du contre maître. Je m’arrêtai sur le seuil.

James était assis près du lit, il s’appuyait du coude sur une vieille table vermoulue. Sur la table il y avait un verre d’eau ; devant James, le père d’Henry, Herking et l’autre vieux contre-maître, se tenaient debout et parlaient tous à la fois.

Quand j’entrai, tous ces hommes se retirèrent en s’inclinant avec tristesse ; tous savaient à peu près ce qui s’était passé à Peddry. Je m’approchai ; James était dans la même position que le jour où j’avais eu la funeste idée de soigner sa brûlure. Il se leva et attendit, les yeux fixés au sol que je lui parlasse.

— Voici votre fils, James, murmurai-je, reprenez-le ; maintenant, ma tâche est remplie.

— Viens, dit-il en tendant la main au baby.

Celui-ci, que j’avais posé, le regarda avec défiance. Il hésita un moment, enfin, il mit ses bras derrière le dos :

— Non ! dit-il résolument.

Il y eut un pénible silence.

— Henry, dis-je à voix basse, c’est ton père, il faut y aller.