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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/247

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pour lui apprendre ce qu’il devait au père !

Il devint livide.

— C’est bien, Ellen, revenez au cottage avec lui ; demain, peut-être, il sera plus calme et je pourrai le reprendre.

Je sortis en entraînant l’enfant et en étouffant mes sanglots.

Une semaine s’écoula. James s’était installé chez notre nouveau contre-maître, un vieux silencieux qui le laissait faire à sa guise dans la petite maison située entre le cottage et l’usine. James ne franchissait plus certaines limites : quand il arrivait près de la barrière verte, il tournait le dos, tout de suite, et s’en allait d’un pas pressé. J’envoyais Juliette, la femme de chambre, pour lui faire annoncer que son dîner était toujours servi dans sa demeure, car en somme il était resté le propriétaire de Peddry, mais il la chargeait d’une réponse invariable : « Je remercie mistress Veedil. Ma place n’est pas chez elle. » Chaque fois que j’avais essayé de lui ramener son enfant il y avait eu des scènes terribles : Henry avait décidément horreur de son père. Moi, durant cette semaine de tortures, je ne me levais plus