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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/101

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déjà dit à Julia, qui faisait l’éloge de votre respect pour les dames, que l’amour de tête n’était possible qu’accompagné de l’autre, et, très certainement, vous couchez avec la belle Mathilde.

— Mon cher Noisey, vous vous moquez de moi ?

— Pas du tout. Je sens bien que vous n’aimez pas ma femme. Elle vous déplaît, je vous ai entendu raconter à M. Andrel que vous la trouviez laide et un peu folle ; seulement, elle, vous a dans la tête parce qu’elle cause de vous tout le temps. Si c’était plus grave, elle ne me ferait pas ses confidences. Elle m’a déjà dit vingt fois : « Va donc me le chercher, il m’amuse et je ne peux pas me passer de lui. » (Il ajoute, un peu sévèrement, du ton d’un bourgeois qui prend un artiste au collet :) Dame ! Vous faites le mal sans le savoir, vous autres. Ce serait justice de nous aider à le réparer. Vous pouvez bien écrire un livre naturel, pour changer.

Ils ont donc tous la monomanie de croire que leurs histoires naturelles sont intéressantes, ces sacrés bourgeois… et tous la monomanie de vous fournir un sujet ?