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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/103

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— Tiens ! (Il s’anime.) Moi, je n’ai pas l’étourderie de Julia. Je veux bien admettre que cela débute par des blagues, mais ça finit par devenir sérieux quand ça intéresse le voisin. Si jamais elle en rencontre un qui se pique au jeu… Je n’ai pas envie d’être cocu plus tard, moi.

Est-ce que j’avais la berlue, tout à l’heure ?

Il est sûr de ne pas l’être encore, cela saute aux yeux, et je reconstitue la scène : elle aura été surprise pleurant après mon télégramme, nerveuse, noyée de vapeurs ; comme elle le mène par le bout du nez, elle lui aura fait avaler qu’elle avait un caprice de pure imagination pour moi, qui suis un chaste, tellement réservé…

— Dites-moi, Noisey, puisque vous me faites l’honneur de m’introduire dans vos secrets d’alcôve, pourquoi Mme Noisey n’a-t-elle pas de sens ? Est-ce qu’elle est malade ?

— Non. Elle se porte à ravir, seulement, il y a les fameuses migraines, elle est nerveuse, délicate, si petite… Un rien la froisse, et l’amour, ça lui semble toujours une corvée désagréable.

Je ne donnerais pas ma place pour un em-