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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/197

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soler. Ma fille ne m’aime pas. C’est une renfermée. Tu vois qu’elle ne m’a même pas écrit le jour de ma fête !

(Sa fille était aux Ursulines.)

— Pourquoi ne la fais-tu pas venir ici ? On s’amuserait mieux.

— Non… elle est trop grande. Et tu es déjà un garçon… Je parie que tu as encore fumé ?

— Oh ! Si on peut dire, ma tante ! Tiens, sens toi-même.

(Ma bouche sur la sienne.)

— Tu sens la fraise… c’est drôle. Non, tu n’as pas fumé.

— Là ! Tu es contente. Dis donc ? Est-ce que tu me donneras l’attirail de pêche pour aller à la rivière ?

— Jamais de la vie ! Tu n’aurais qu’à glisser sur le bord qui est argileux. Je te défends d’aller là.

— Tante, c’est embêtant, mais tu me défends toujours quelque chose !

— On ne dit pas embêtant. Ah ! Ils sont propres vos collèges. Tu nous rapportes des expressions !

— On ne peut pas dire : embêtant. Bien, je m’ennuie, là !