Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/128

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lisais Paul et Virginie, une histoire très douce où la femme est aussi une noyée, vers la fin. Et je me rappelais les longs cheveux blonds (ou bruns, je ne sais plus trop) de la demoiselle étendue sur le sable de la rive quand Paul… Oui, pourquoi pas une femme ? C’est que d’abord on sauve les dames, selon la vraie politesse française, ensuite elles voyagent moins que les hommes. Elles restent chez elles bien au chaud, entourées des petits qui sautent après leurs jupes.

Le livre me tomba des mains.

Et toutes celles qui attendent leur homme sur les jetées, là-bas !

J’aurais tout de même bien aimé en consoler une.

Posséder une femme bien douce, bien aimante, vous attendant, son museau rose prêt pour le baiser du retour…

— Comme les chats !…

Et l’antienne de la petite mauresque me revenait.